Le conflit préélectoral et la tension subséquente ne doivent pas faire oublier qu’en trois années de gestion, Patrice Talon a réussi à donner une nouvelle impulsion à l’économie béninoise. Méthodique, organisé, en véritable homme d’Etat, il a su allier son style simpliste à une redoutable efficacité.
Un chef de l’Etat effacé, discret, et travailleur, les Béninois en avaient perdu l’habitude. En prenant les rênes du pays le 6 avril 2016, le président Talon a compris qu’il fallait rompre avec certaines habitudes qui coutaient énormément à l’Etat. Sur le plan administratif, il fallait rompre avec les lourdeurs administratives aussi. Malgré les critiques, il s’est attelé à cette tâche. Premier acte majeur, l’interdiction de l’usage des gyrophares qui perturbaient la quiétude des populations. Les apparitions folkloriques d’hommes politiques occupant à longueur de journée les plateaux des journaux télévisés ont également disparu.Il est en effet rare de voir le chef de l’Etat aujourd’hui, sauf quand le besoin se fait sentir. A tel point que les détracteurs disent que le chef de l’Etat est distant du peuple. Or, en vrai, Patrice Talon ne reste pas moins un homme du peuple, qui vit au milieu du peuple, et qui est au fait des réalités de ses compatriotes. D’ailleurs, malgré ses fonctions, il n’est pas rare de le surprendre parfois au volant de sa voiture personnelle circulant sans crainte de quoi que ce soit. Et quand c’est le cas, on peut le voir s’arrêter aux feus tricolores comme tout citoyen. Il est arrivé une fois, raconte un de ses proches, qu’un agent ait fait bloquer la circulation une dizaine de minutes, afin de lui permettre de passer. Vexé, le chef de l’Etat n’a pas hésité à lui faire de sérieuses remontrances. Car pour le président de la République, son passage ne doit pas constituer un moment de souffrances pour les autres usagers de la route. Ainsi, on ne doit pas arrêter la circulation plus de 2, 3 minutes lors de son passage. Contrairement donc à ce que d’aucuns radotent, le président de la République ne vit pas dans la peur. Ses contempteurs véhiculent à tort l’idée qu’il vivrait dans la peur, et se faisait garder par des militaires rwandais. Or, chacun a eu le loisir de le constater et de se poser la question : unprésident qui vit dans la peur aurait-il défait la clôture de la présidence de la République pour la remplacer par des grillages ?L’objectif étant de permettre à tous de voir à l’intérieur etde pouvoir y entrer pour visiter.
Une reconnaissance internationale
Par ailleurs, malgré les critiques, et les embûches érigées pour enrayer la dynamique qu’il a imprimée au pays, les résultats sont de plus en plus probants. En dehors de ceux engrangés à l’interne, la reconnaissance internationale vient couronner les efforts et rassurer les uns et les autres que notre pays est enfin sur la bonne voie. En effet, c’est une prouesse évidente que de prendre une économie à 2,1% de croissance en 2015, et de la porter à 6,8% en 2018. Une performance que les institutions financières internationales saluent. Sur un autre plan, les notations positives (B+ stable) d’agences de notation comme Standars&Poor’s, Fitch, autant d’agences qui ne sont pas béninoises, encore moins africaines, illustrent les avancées réalisées en si peu de temps.Une preuve pas des moindres pour couronner le tout, le succès éclatant de l’opération de levée d’euro bonds, en mars dernier. Cette opération dirigée par le ministre des finances, s’est conclue par une offre de plus d’un milliard d’euros pour un besoin exprimé de 500 millions. Par précaution, mais aussi par souci de transparence absolue, le gouvernement a choisi de ne prendre que ce dont il a exprimé le besoin, soit 500 millions d’euros (328 milliards de francs Cfa).
Jean-Paul Mahugnon